William Finley (né le 20 septembre 1942) s'est étaint le 14 avril. Il est surtout connu pour avoir tenu le rôle du célèbre fantôme/Winslow Leach de Phantom of the Paradise (1973), la comédie musicale barge de Brian De Palma. Mais le cinéaste l'a également fait participer à plusieurs autres de ses films...
Les deux amis ont surtout démarré ensemble. De Palma a tourné ses premiers courts-métrages avec Finley dans le rôle principal (dont Woton's Wake qui a reçu plusieurs prix). Il ont tourné ensemble The Wedding Party (1966), le premier long-métrage de De Palma qui marque aussi les premiers pas d'acteur du tout jeune Robert De Niro.
Puis il joue dans son deuxième, Murder à la mod (1967).
Dans les années 60, à l'époque du happening, William Finley faisait partie d'une troupe théâtrale, le Performance Group, où les acteurs jouaient à moitié nus et partaient dans des délires psychédéliques. Il a invité De Palma à venir les voir se produire un soir, au Performance Garage, un théâtre d'avant-garde newyorkais. Le cinéaste a été si fasciné par ce qu'il a vu qu'il a décidé de filmer la pièce, une libre adaptation des Bacchantes d'Euripide... Ça a donné Dionysus in '69, un film montrant à la fois la pièce et le public par le biais d'un split-screen (écran partagé)...
Par la suite, Finley est apparu dans la filmographie de De Palma dans Sœurs de sang (Sisters, 1972), Phantom of The Paradise, Furie (The Fury, 1978), puis il prête sa voix à "Bobby" (interprété par Michael Caine) au téléphone dans Pulsions (Dressed To Kill, 1980) et enfin, il apparaît pour la toute dernière fois dans Le Dahlia noir (The Black Dahlia) en 2005. J'avais eu l'immense privilège de le rencontrer sur ce tournage. C'était un homme délicieux et extrêmement sympathique. Un matin, alors que j'attendais quelqu'un dans le hall de son hôtel à Sofia, il est sorti pour acheter son journal et il est venu me parler en m'apercevant. Cette petite attention m'avait touché, au milieu d'un tournage hollywoodien assez froid.
Nous avons (forcément) parlé ensemble de Phantom of the Paradise. Il disait qu'il n'en revenait pas de son succès et de ses fameuses réunions annuelles de fans, chaque année, pour célébrer le film.
Cette année, je suppose qu'ils feront un bel hommage au fantôme. En tout cas je garderai un excellent souvenir de lui, celui d'un homme extrêmement simple et gentil.
R.I.P. William Finley.
(il est à gauche sur cette photo ci-dessous, hélas un peu floue, prise par mes soins, avec Brian De Palma à droite)